Valise de maternité : que mettre dedans ?
Faire votre valise pour des vacances dont la destination était une surprise, vous avez déjà fait ? La première fois que l’on va accoucher, faire sa valise de maternité, c’est un peu ça.
On ne sait pas exactement à quoi s’attendre et il faut choisir ce qu’on met dans cette valise. Alors, on cherche des conseils.
Sur internet, vous trouverez beaucoup d’exemples de listes des choses à mettre dans la valise de maternité. Personnellement, peu m’ont convaincue. Toutes ne concordent pas et parfois même, elles se contredisent. Certaines vous donnent l’impression de partir 3 semaines. D’autres encore ne vous ressemblent pas. Vous sentez bien que la personne qui l’écrit n’est pas dans le même état d’esprit que vous. Ou alors, il semble que l’article est écrit pour parler à toutes les femmes à la fois et finit par ne parler à personne, en tout cas, pas à vous.
Ici, je vais commencer par poser le contexte avant de vous donner ma liste. Il me semble que savoir à quoi ressemble un séjour à la maternité vous en dira plus long sur ce que vous souhaitez emporter.
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Le séjour à la maternité : concrètement
Commençons par vous dire un peu qui je suis. L‘expérience d’un séjour à la maternité vous confronte tellement à vos limites et vos besoins personnels que c’est structurant pour anticiper ce que sera le séjour.
Qui suis-je en tant que femme qui accouche ?
J’ai accouché et séjourné deux fois à la maternité, une fois à Paris, une fois à Niort, les deux fois dans une maternité de niveau 1 et qui se positionnait dans une démarche d’accompagnement aussi personnalisé que possible de la femme.
Côté accouchement, j’ai accouché deux fois à terme (le jour J et 3 jours avant) par voie basse sans péridurale d’un bébé de plus de 4 kg. Dans les deux cas, le travail a été relativement peu douloureux et très rapide. Arrivée à la maternité dilatée à 6 et 9 cm, naissance en moins de 3h et moins d’une heure. J’ai eu des déchirures superficielles la première fois (la peau du vagin “craque”, pas de douleurs associées), aucune la deuxième fois. J’ai eu deux révisions utérines pour membranes incomplètes et une hémorragie du post-partum modérée la deuxième fois.
Après la naissance, mes préoccupations premières ont été de :
- récupérer, autant moi que mon bébé. Je ne parle pas là de sentir bon, lui enfiler 3 tenues adorables par jour ou me faire des massages aux huiles. C’est plus terre-à-terre que ça : ne pas avoir mal, dormir, bien manger et boire.
- rencontrer mon bébé : le regarder, le laisser dormir, le voir manger, voir les expressions de son visage changer à toute allure, chercher ses ressemblances avec tel ou tel membre de la famille. Et prendre des photos de lui, parce que le nouveau-né change d’heure en heure.
- partager la bonne nouvelle : des messages et des photos choisis, dans les conversations avec les personnes à qui j’ai envie de le dire. Pour les visites de courtoisie, il est trop tôt. Pour les commentaires aussi. Ces derniers sont parfois maladroits et plus tard, je sais mieux me concentrer sur la bonne intention qu’ils révèlent.
Il y a ce qu’on vit et ce que le personnel voit
La première fois, je passais pour une primipare warrior. Une personne de la maternité m’a même félicitée ! C’était en décalage avec ma perception car moi, je n’en n’avais vécu qu’un seul, d’accouchement. Que certains éléments de mon accouchement soient proches des extrêmes statistiques n’avait pas impact sur mon ressenti. Et moi, ce que je vivais, c’était que :
- j’avais du mal à m’asseoir à cause d’un œdème à la vulve
- j’avais la tête qui tournait et les organes qui tombaient dans mon bidon tout flasque quand je me levais
- je n’atteignais pas les toilettes sans avoir une fuite d’urine
- j’étais paniquée de ne pas savoir quoi faire avec mon bébé
- quand j’appelais, les équipes me disaient dans tous les cas de mettre mon bébé au sein (Il pleure ? Au sein. Il dort depuis plus de 3h ? Au sein. Il n’a pas l’air bien alors qu’il vient de manger ? Au sein. J’ai mal aux tétons ? …). Si j’insistais, elles venaient voir au mieux 30 minutes plus tard. Elles étaient débordées en plein premier confinement. J’étais très seule.
La deuxième fois, je passais pour la femme qui s’enflamme. J’avais compris la leçon, j’étais parée pour me débrouiller seule. Et puis j’étais surprise de me sentir aussi bien. La fin de la grossesse avait été plus fatigante et j’avais perdu plus de sang suite à la naissance. Mais force était de constater que j’étais en bien meilleure forme. Pas d’œdème, mon périnée n’était pas un hamac impossible à contracter, je me levais pour ranger un peu et aérer deux jours après la naissance et surtout, je n’étais pas paumée avec ma nouvelle-née. Les équipes étaient très disponibles dans un contexte de fermeture imminente. Elles m’observaient en se demandant pourquoi je les sollicitais peu.
Retenez qu’il s’agit d’une hospitalisation
Pourquoi vous dire tout ça ? Pour illustrer que le séjour à la maternité n’est pas le cocon moelleux d’accompagnement que l’on s’imagine parfois.
C’est un endroit où l’on surveille l’état de santé des femmes qui ont accouché, c’est une hospitalisation. Vous êtes surveillée par une équipe médicale, les équipes de jour et de nuit se passent (et commentent) votre dossier toutes les 12h. Les examens médicaux, la logistique et l’emploi du temps sont prévus pour gérer les x chambres autour de vous : surveillance médicale de la mère et du nouveau-né à x heures et jours de vie, repas, ménage, etc.
Par ailleurs, les équipes sont humaines comme vous. Elles sont souvent arrivées là par vocation et ont encore plus souvent à cœur de faire de leur mieux pour vous aider. Néanmoins, elles ont aussi leurs propres préoccupations qui sont totalement indépendantes de vous.
Enfin, si pour vous la période est unique, pour elles, c’est tous les jours de l’année. La gynéco oublie de vous prescrire votre contraception ? C’est naze et c’est humain, c’était vendredi 17h.
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Valise de maternité : faire sa liste
Maintenant que nous avons été concrets sur ce qui se passe à la maternité, voici mes conseils pour faire votre propre liste. En effet, il ne s’agit pas de reprendre telle quelle une liste ou une autre mais de faire la vôtre en vous inspirant ici et là.
Demandez à la maternité ce qu’elle recommande
Les maternités font des listes de ce qu’il faut apporter. Ces listes ont l’avantage d’être spécifiques à leur fonctionnement. Cela vous évitera d’oublier les draps du berceau ou de prévoir des moufles pour Bébé alors que la maternité recommande de les éviter (cela rassurera le nouveau-né de pouvoir se toucher le visage, comme in utero).
Partez de la liste de la maternité pour faire la vôtre.
Demandez à la maternité ce qu’elle fournit
La maternité peut fournir de nombreux consommables. C’est rarement explicite dans la liste communiquée, il faut poser la question. Dans tous les cas, vous le constaterez une fois sur place. Couches, cotons, produits nettoyant pour le siège de bébé, savon pour la maman, crèmes et pommades notamment pour les seins sont parfois fournis par la maternité… ou par leurs partenaires commerciaux qui tentent de se placer auprès des jeunes mamans.
Gardez votre esprit critique quant à ces produits mais n’hésitez pas à vous appuyer sur eux pendant le séjour. Le tube de 100 mL de lanoline ou le flacon de 200 mL de liniment sont bien trop volumineux pour être consommés en 3 jours seulement. Les échantillons disponibles suffiront amplement. De plus, au retour, vous devrez soigneusement emballer les contenants que vous auriez ouverts pour éviter de ruiner le contenu de votre valise.
Bref, demandez à la maternité ce qu’elle fournit (ce n’est pas partout pareil) et n’apportez pas ce que vous trouverez sur place.
Voyagez léger
Je parlais en introduction de destination surprise. Mécaniquement, quand on fait la valise de maternité, on essaie de parer à tous les imprévus. Alors la valise se charge, au cas où ceci et au cas où cela.
Ce ne serait pas gênant si une valise trop pleine était sans conséquence. Mais une valise pleine, c’est une valise encombrante et lourde. Or, en règle générale, il n’y a pas de rangements pour vos affaires à la maternité, donc la valise traîne ouverte au milieu du passage pendant plusieurs jours. De plus, au lendemain de l’accouchement, on n’est pas en forme. Vous n’aurez pas envie de la déplacer (et encore moins de la porter) ou même de farfouiller dedans pour trouver ce qui est tombé tout au fond.
Hors confinement, votre accompagnant aura toute liberté de sortir vous chercher ce qui s’avérera manquer, si vraiment cela manque. Utilisez cette option quand l’objet a moins d’une chance sur deux de servir. Il aurait alors plus d’une chance sur deux de vous gêner !
Si vous hésitez toujours, tenez compte aussi du risque à avoir ou à ne pas avoir l’objet. Une tétine de trop sera bien moins encombrante qu’un peignoir inutile. Il sera plus difficile de trouver un plan B rapide pour un soutien-gorge d’allaitement manquant que pour un coussinet d’allaitement négligé.
Anticipez votre (ré)confort
Pour moi, les huiles, les bijoux, le maquillage sont du superflu que je me passe volontiers d’ajouter à la valise pour la maternité. En revanche, l’accouchement est un moment d’une grande intensité émotionnelle et physique. On y rencontre certaines de nos limites et on se sent vulnérable après.
Il est donc important de prévoir les éléments de confort qui feront la différence pour vous. Voici quelques exemples :
- une bouteille ou gourde d’eau pour boire facilement depuis votre lit
- des en-cas, si les plateaux-repas de la maternité sont insuffisants
- des culottes pour incontinence féminine. Non, ce n’est pas glamour mais c’est un bonheur de confort, de praticité et d’hygiène. Cette zone de votre corps le mérite bien, surtout après ce qu’elle vient d’accomplir ! Le glamour reviendra en temps voulu.
- une veilleuse pour la nuit. C’est plus agréable que le néon et ça passe déjà le message jour/nuit à Bébé, ce n’est donc pas perdu.
- une crème hydratante générale si vous avez facilement la peau sèche
- ce qui vous a le plus manqué de boire ou manger pendant la grossesse
- etc.
J’ai parfois lu pour conseil d’emporter son pyjama / T-shirt préféré. Je suis partagée. Certes, c’est agréable. Inversement, il y a de grandes chances que vous vous tâchiez avec du lait, du sang, de la lanoline voire les régurgitations ou excréments de votre bébé. La lanoline est quasiment irrattrapable (on lit des trucs et astuces mais je n’ai réussi à rien pour ma part). Le lait se lave. Quant au reste, cela dépend. En ce qui me concerne, je préfère prendre des vêtements dont j’accepte qu’il leur arrive malheur.
N’oubliez pas les papiers indispensables
La carte de groupe sanguin et votre carte d’identité sont les papiers à ne surtout pas oublier. Ils s’avéreront extrêmement précieux en cas de complication.
Dans tous les cas, pensez à glisser à l’avance dans votre valise de maternité :
- votre dossier médical de suivi de grossesse (comptes-rendus d’analyses, d’examens et d’échographie, tous éléments utiles) ;
- le dossier administratif de la maternité s’il y a des documents que vous n’auriez pas encore remis à la maternité (déclaration de personne de confiance, choix de la chambre, etc.) ;
- votre projet de naissance, si vous en avez un et ne l’avez pas encore remis à la maternité ;
- votre livret de famille ;
- vos cartes Vitale et de mutuelle ;
La liste de ma valise pour la maternité
Chose promise, chose due. Vous savez maintenant qu’en termes matériels, mes mots d’ordre pour le séjour à la maternité sont confort, praticité et hygiène de base. Voici donc la liste que j’utilise pour préparer ma valise de maternité. Elle vous sera directement utile si vous avez à peu près les mêmes préoccupations que moi.
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