Echographie de grossesse : quand et pourquoi ?

Chaque échographie de la grossesse est un moment-clé. C’est une occasion exceptionnelle de se projeter pour les futurs parents et un outil médical puissant. Alors quand faut-il faire des échographies en cours de grossesse ? A quoi servent-elles ? A quoi faut-il s’attendre ?

Une grossesse, trois échographies

Le suivi médical d’une grossesse qui se passe bien en France prévoit trois échographies* dont le timing et les objectifs sont bien définis. Ces trois échographies sont surnommées T1, T2 et T3 dans le langage courant. En effet, elles se tiennent respectivement au premier, deuxième et troisième trimestre. Si vous voulez plus de précisions sur chacune, j’en parle dans trois articles dédiés :

• échographie du premier trimestre (et échographie de datation),
• échographie du deuxième trimestre,
• échographie du troisième trimestre.

Fun fact : aucune échographie n’est “obligatoire” !

Le saviez-vous ? La plupart des articles que vous trouverez sur internet affirme, parfois haut et clair, parfois sans y penser, que les échos T1, T2 et T3 sont “obligatoires”. C’est méconnu mais en fait, c’est faux. Aucune échographie n’est obligatoire dans le suivi de grossesse.

En France, la loi indique quelles sont les obligations** et elles sont au nombre de douze :

• 7 examens prénatals (qui incluent certaines analyses) et 1 examen postnatal
• l’entretien prénatal précoce, depuis le 1er mai 2020, et l’entretien postnatal précoce, depuis le 1er juillet 2022
• la consultation préanesthésique. Même si votre projet de naissance ne prévoit pas de péridurale, elle est cruciale pour anticiper les risques d’un accouchement. C’est pour cela qu’elle est obligatoire.
• la déclaration de naissance.

Bien sûr, en pratique, le calendrier de votre suivi médical sera bien plus rempli que ça et à raison ! Si nous ne mourrons plus régulièrement en couches comme nos aïeules, c’est parce que nous avons ce suivi médical rapproché. Merci le progrès !

Pour autant, j’aime qu’on appelle un chat un chat. Les échographies ne sont pas obligatoires, elles sont (très) recommandées.

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Les autres échographies

En plus des trois principales échographies en cours de grossesse, il s’en ajoute parfois d’autres. Pourquoi ?

Des échographies supplémentaires réalisées pour raisons médicales

D’autres échographies viennent compléter les trois échographies classiques. On peut réaliser une première échographie avant la T1 en cas d’antécédents particuliers. Vous en aurez aussi très probablement une si vous n’avez pas encore accouché le jour du terme ou, avant cela, si bébé était encore tête en haut à la T3.

Toutes ces échographies sont prescrites par un médecin ou une sage-femme. Il ou elle vous en expliquera la raison médicale au cas par cas.

Les échos “plaisir”

En dehors de l’appareil, les échographies “plaisir” n’ont rien à voir avec les échographies précédentes. Permettant de regarder son bébé pour le seul plaisir de le voir, elles compensent la frustration que le futur parent peut ressentir dans le cabinet de l’échographiste.

Ce dernier, professionnel de santé, est conscient de risquer de découvrir une mauvaise nouvelle et de devoir l’annoncer. Il peut ainsi sembler froid aux futurs parents émus de voir leur bébé à l’écran avant même qu’il ne naisse.

Les échographies “plaisir” sont depuis longtemps décriées pour les risques liés à l’exposition aux ultrasons qu’elles font peut-être encourir au fœtus. Toutefois, il me semble que le principal argument contre celles-ci, pour nous futurs parents, est le risque de découvrir une mauvaise nouvelle à l’image… et de n’avoir aucun discours expert associé***.

Sa formation permet au professionnel de santé de mettre des mots sur ce qu’il découvre. Il saura vous dire de quoi il s’agit ou ce que cela peut être, à quel point c’est grave et surtout ce qu’il faut faire dans l’immédiat. Il s’agira peut-être d’un traitement, d’analyses complémentaires ou de consulter un spécialiste. Dans tous les cas, vous sortez du RDV aussi informé que possible et avec un plan d’action. Inversement, une échographie “plaisir” qui tourne au cauchemar vous laisse désemparé. Votre seul recours restera de consulter votre médecin échographiste au plus vite.

Si vous envisagez de faire une ou des échographie(s) plaisir, je vous recommande donc de bien en peser les enjeux. Personnellement, j’ai trouvé ce rapport de la HAS, réalisé sur saisine du Premier Ministre en 2012, très intéressant sur le sujet.

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Les échographies 3D

Les échographies 3D sont souvent un mode activable ou non sur l’échographe que votre médecin ou sage-femme utilise.

Ces clichés ont vraiment quelque chose de la photo et révolutionnent votre représentation de votre bébé in utero. Demandez à vos mères et vos tantes : elles n’en n’avaient pas pour leurs grossesses et ces nouvelles images ne les laissent pas indifférentes.

Pour ma part, j’ai été choquée de découvrir à seulement 5 mois de grossesse que P’tit Gars avait ma bouche et le nez de son père. Puis de constater, 4 mois avant sa naissance, que P’tite Nana avait pris les mêmes options et ressemblait follement à son grand frère. Ces quelques clichés ne sont pas neutres dans la construction de notre devenir parent.

Attention, on recommande de ne pas abuser des échographies 3D car elles nécessitent plus d’ultrasons que les images 2D. Je n’ai pas spécialement creusé le sujet pour vous en donner les tenants et aboutissants. Cependant, vous retrouverez cette réticence, plus ou moins prononcée selon les sensibilités de chacun, chez votre échographiste.

Et vous le savez : si je vous encourage à poser des questions pour comprendre ce qui vous concerne au premier chef, l’a priori à avoir est toujours de faire confiance au professionnel de santé qui vous accompagne.

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Sources et remarques

* HAS – Recommandations professionnelles “Suivi et orientation des femmes enceintes en fonction des situations à risque identifiées” – mises à jour en mai 2016

** Service-Public.fr – Pages « Grossesse : examens médicaux » et « Déclaration de naissance »

*** HAS – Rapport d’évaluation technologique “Échographies fœtales à visée médicale et non médicale : définitions et compatibilité” – validé le 26 avril 2012