#MeToo en couche-culotte ?

Aujourd’hui, je partage un article d’un nouveau genre sur ce site : un article tribune où je fais le lien entre mon quotidien de jeune maman et les phénomènes de société.

Photo : Harald Groven

Une matinée pour tout-petits à la médiathèque

Le week-end dernier, j’ai emmené P’tit Gars, bientôt 3 ans, et P’tite Nana, 15 mois, à la médiathèque. Il y avait une séance lecture pour les moins de 3 ans et ils adorent. Banco !

Une rencontre…

A l’heure dite, nous arrivons et nous installons. Un peu intimidés, mes deux petits se nichent sur mes genoux, blottis l’un contre l’autre, et l’histoire commence. C’est une longue histoire mimée et chantée. Rapidement, tous les enfants sont subjugués dans les bras de leurs parents.

Fin de la comptine, on passe à l’atelier ! Les objets utilisés pour l’histoire sont mis à disposition des enfants. Ils passent de mains en mains. Tout le monde circule, tout le monde est content.

Au hasard d’un déplacement, P’tit Gars se retrouve face à une petite blondinette toute de bleu vêtue. Debout, elle arrive tout juste aux épaules de P’tit Gars. Elle semble un peu perdue au milieu de ce monde, elle observe autour d’elle.

P’tit Gars la regarde un instant puis la prend doucement dans ses bras pour l’aider, comme il le fait avec sa petite soeur quand elle n’est pas dans son assiette.

… qui dégénère

Mais Petite Fille Bleue (c’est ainsi qu’il l’appellera ensuite) est fort surprise. Une seconde plus tard, elle a peur. Une seconde de plus et elle pleure.

Pas le temps de dire ouf : c’est à ce moment-là que son papa remarque la scène depuis l’autre bout de la pièce. Il intervient en approchant : “Oh ma chérie, il ne t’a pas demandé s’il pouvait ? Allez, viens-là…” Et il l’attire contre lui, la sortant de l’étreinte de P’tit Gars.

Comme elle pleure, P’tit Gars veut d’autant plus la réconforter. Evidemment, il la suit et ne fait qu’aggraver sa frayeur et la réaction de recul du papa.

Gestion de crise

Ok, le cercle vicieux d’incompréhension peur-frustration-peur-frustration est enclenché. Je suis accroupie avec P’tite Nana dans les bras alors je tente d’attendre que la frustration redescende. D’une main, je retiens P’tit Gars pendant que je lui rappelle ce qu’on lui dit quand il agace sa petite sÅ“ur alors qu’il voulait la réconforter. Son intention était gentille, je le sais, mais il faut respecter les envies des autres. Or là, elle ne veut pas.

Le papa reste là lui aussi, continue de compatir avec sa petite et de l’entourer de ses bras pour la protéger de P’tit Gars. Il nous regarde de cet air mi-gêné mi-condescendant du parent qui se croit encore parfait devant l’enfant d’un autre qui “fait une scène” en public.

Dommage, il aurait été plus constructif qu’il s’éloigne pour de bon. Avec Petite Fille Bleue presque à portée de câlin, P’tit Gars n’a qu’une envie : résoudre l’injuste quiproquo en démontrant ses bonnes intentions.

A force, le papa s’agace de l’insistance de P’tit Gars (on dirait décidément qu’il n’a pas encore vécu de terrible two) et son ton devient sec.

Sortie de scène

Ok, le temps de jouer la montre est expiré. Plan B !

Je tourne ma fille dans mon bras droit, j’attrape mon fils de mon bras gauche et je me relève difficilement. Bon, là, il ne l’avait pas vu venir que j’allais soulever mes 24 kg d’enfants comme ça, et ça se voit sur sa tête ! Eh oui, être jeune maman, ça implique aussi ça…

J’embarque mes petits à l’écart, la frustration redescend, P’tit Gars se calme. On passe à autre chose.

Epilogue

C’est l’heure du départ, on récupère la poussette et on met les manteaux. Au hasard des croisements de personnes, P’tit Gars :

  • arrive à faire une caresse sur l’épaule de Petite Fille Bleue sous le regard noir de son papa. Je fais mine de n’avoir pas vu : cette fois, Petite Fille Bleue n’a pas eu peur.
  • rencontre une autre petite fille nettement plus grande à qui il fait aussi un câlin. (Arg ! Le besoin d’être compris. Va-t-on repartir pour un tour ?) La petite n’est pas très emballée. Sa maman aperçoit la scène et s’excuse auprès de moi : “Oh, je suis désolée, elle n’est pas très sociable.” Ouf ! “Oh non, ne vous inquiétez pas, il fait des câlins trop facilement. Il faut qu’ils apprennent à communiquer entre eux…” Et P’tit Gars de lâcher l’affaire quelques secondes plus tard.

La morale de l’histoire

Une fois les enfants dans leurs sièges auto, la poussette dans le coffre et moi au volant, la scène se repasse dans ma tête. Qu’est-ce qui au juste m’a énervée assez pour que je continue à y penser ?

Voilà, je sais. C’est ce : “il ne t’a pas demandé s’il pouvait ?“.

Eh non. Bien sûr que non ! P’tit Gars aura 3 ans dans 2 mois. Il ne parle vraiment que depuis peu, est gardé chez une nounou et porte des couches parce qu’il ne veut pas risquer de refaire pipi dans ses boxers tout neufs. Sans surprise, il n’a pas encore intégré tous les codes sociaux. En dehors de l’option câlin, sa meilleure entrée en matière pour briser la glace avec un enfant inconnu reste de faire le dinosaure !

Alors, le phénomène #MeToo a fait du bien en remettant la notion de consentement sous les projecteurs. Certains avaient/ont décidément besoin de s’entendre rappeler que non, c’est non. Mais il ne faudrait pas exagérer et confondre l’apprentissage de la socialisation chez les tout-petits et le harcèlement sexuel !

Voilà, c’était ça. Qu’à vouloir bien faire, on puisse en venir à cataloguer un bambin (le mien, qui plus est, ça réveille des instincts protecteurs !) comme harceleur en herbe, ça me faisait rager.

La morale de la morale

De grâce, jeunes parents, entre nous, serrons-nous les coudes ! Une cuillère de bon sens, un filet de nuance et une pincée de bénéfice du doute. Le goût de nos quotidiens déjà exigeants n’en sera que plus doux…

Un dernier mot

A propos du parent parfait : j’imagine que c’est typiquement une notion dont la définition est à couches. Je n’ai sûrement pas fini moi-même d’en enlever dans ma vie de maman… 😉

Toutes mes actualités de jeune maman

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Dans la rubrique Mes actus de maman, je partage quelques idées de ce que c’est que de vivre le devenir parent. C’est un vécu tellement particulier, tellement intense… qu’il me semble que ça vaut le coup de s’en parler entre personnes qui passent par là à peu près au même moment.

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