Le CNGOF (Collège National des Gynécologues-Obstétriciens de France)
Le CNGOF représente les médecins gynécologues-obstétriciens en France. Il est donc une référence incontournable quand on parle du suivi de la grossesse, de l’accouchement et du post-partum. Ceci étant dit, ses objectifs sont distincts de ceux des parents. Que faut-il en savoir ?
Une référence évidente en gynécologie-obstétrique…
Le Collège National des Gynécologues-Obstétriciens de France (CNGOF) a été fondé en 1970. Son fondateur est le Dr Jacques Varangot, médecin obstétricien de 1937 à 1985. Dans la page qui lui est dédiée, on lit toute la révérence du CNGOF à son égard.
Le CNGOF se présente comme une société savante. Son objet principal est le « développement et progrès sous toutes leurs formes de la gynécologie et de l’obstétrique ». Ses statuts citent pour objectif premier « de participer à l’élaboration des projets de politique sanitaire dans le domaine gynéco-obstétrical à tous les niveaux : local, régional, national et international ».
En bref, le CNGOF est le lobby des gynécologues-obstétriciens en France. De fait, les postures du CNGOF sont généralement appliquées en pratique par les maternités ou les professionnels. Parfois, c’est le cas même quand elles sont différentes de positions plus récentes de la Haute Autorité de Santé (HAS).
… mais un écart entre les objectifs du CNGOF et les miens
Représenter l’expertise des gynécologues-obstétriciens dans les décisions de santé publique est légitime et pertinent. Toutefois, le fondement des recommandations du CNGOF n’est pas toujours exclusivement l’état de l’art de la science. En tant que futur parent, il me semble utile de le savoir.
Par exemple, le CNGOF énonce en 1995 ses recommandations pour la prise en charge de la suspicion de macrosomie fœtale*. Il y relativise fortement les liens de cause à effet entre la suspicion de macrosomie fœtale et les complications à l’accouchement ou en post-partum immédiat. Néanmoins, il conclut que « La macrosomie fœtale est une des circonstances qui exposent souvent le praticien à un risque médicolégal. L’obstétricien et la sage-femme auront tout intérêt à s’en protéger, en particulier dans les cas prévisibles ». Au final, la recommandation reste de considérer et traiter la naissance d’un enfant estimé à plus de 4 kg comme un accouchement « à risque ». La raison évoquée explicitement est le risque médico-légal du praticien.
Le risque médical et le risque médico-légal n’ont rien à voir. D’un côté, il y a l’enjeu de mettre en œuvre toute la connaissance médicale utile à préserver la santé de mon bébé lors de sa naissance. De l’autre, il y a rassurer le praticien sur les risques qu’il encourrait en cas de procès. Cette dernière préoccupation est légitime mais sans ambiguïté secondaire à mes yeux en tant que future maman.
Je constate l’écart entre les priorités du CNGOF et les miennes également lorsque je lis les statuts. L’objectif « de contribuer à faire respecter la place légitime de la discipline gynéco-obstétricale parmi les spécialités médico-chirurgicales » y vient avant celui « d’évaluer les pratiques professionnelles et de perfectionner l’efficacité technique de ceux qui se consacrent à la gynécologie et à l’obstétrique ». Celui-là est en effet le dernier des objectifs revendiqués par le CNGOF. Or, en ce qui me concerne, il me semble qu’améliorer la santé des personnes traitées par les médecins est prioritaire par rapport à défendre la représentation d’une spécialité de médecine auprès de ses pairs.
En synthèse
Ainsi, le CNGOF est une source incontournable en matière de suivi de grossesse, d’accouchement et de post-partum en France. Leurs membres sont des experts diplômés et des praticiens expérimentés. Leur discours fait référence quand il s’agit de prendre des décisions de politique de santé publique. J’ai donc abondamment consulté leurs publications qui sont très instructives. En particulier, elles aident à comprendre les références pratiques des professionnels de santé que vous fréquentez. Néanmoins, la démarche du CNGOF n’est pas aussi alignée avec la mienne que peut l’être celle de la Haute Autorité de Santé, par exemple.
En complément
* Extrait des « Mises à jour en gynécologie et obstétrique – Macrosomie fœtale », décembre 1995
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