Calendrier du suivi post-partum

Le suivi de la mère se poursuit heureusement en post-partum. Les quelques visites prévues dans ces premières semaines permettent de s’assurer que la nouvelle maman se remet bien, à la fois physiquement et moralement. En parallèle, les démarches administratives ne manquent pas. Quel est le calendrier du suivi en post-partum d’une jeune maman ?

Suivi post-partum : le volet médical

Consultations…

Sur le plan médical, deux temps forts permettent de contrôler la remise en forme physique de la jeune maman.

D’abord, dans les jours qui suivent le retour à domicile, deux à trois visites sont classiquement réalisées par une sage-femme, idéalement à domicile. L’état général de la maman est contrôlé (tension, état des cicatrices, des douleurs, lancement de l’allaitement, etc.). La personne contrôle aussi l’état de Bébé et vous prodigue les conseils utiles.

Personnellement, je vous recommande chaudement la visite à domicile. Vous serez soulagée de ne pas avoir à vous déplacer le moment venu ! Et si vous ne trouvez pas de praticien assurant des visites à domicile, renseignez-vous auprès de la PMI (centre de protection maternelle et infantile) la plus proche. Vous y trouverez un accompagnement très adapté et gratuit.

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6 à 8 semaines après la naissance, la personne qui a suivi la grossesse ou la maternité assure l’examen postnatal. La consultation permet de confirmer la bonne récupération physique de la maman et de prescrire la rééducation nécessaire. C’est aussi le moment d’évoquer la contraception si elle ne l’a pas été avant.

… et exercices et traitements

La rééducation est le plus souvent périnéale. Parfois, une rééducation abdominale est nécessaire ou utile. Effectivement, la grossesse et l’accouchement distendent le périnée et les abdominaux. La rééducation consiste à réaliser des séries d’exercices musculaires pour retonifier vos muscles et vous aider à en (re)prendre conscience. Une sage-femme ou un(e) kinésithérapeute la mène.

On vous prescrira classiquement 10 ou 12 séances. Retenez néanmoins que la clé du succès de cette rééducation est de pratiquer les exercices en dehors des séances selon les consignes de votre praticien. Ces exercices en autonomie décuplent les effets de la rééducation. Aussi, les intégrer dans votre quotidien aide à faire durer ces effets dans le temps.

Plus tôt vous évoquerez la contraception, mieux ce sera. L’ovulation est possible à partir du 21ème jour après l’accouchement. Ainsi, si vous ne souhaitez pas une nouvelle grossesse à ce stade, vous devez prévoir une contraception.

Suivi post-partum : le volet psychosocial

A partir du 1er juillet 2022, un entretien postnatal précoce sera obligatoire. C’est la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 qui le précise, à l’article 86.

Cet entretien est le pendant de l’entretien prénatal précoce, que nous avons abordé dans l’article sur le suivi de grossesse au deuxième trimestre. Il vise à s’assurer que la jeune maman va bien, moralement, dans cette période bouleversante. A l’échelle nationale, l’enjeu est de mieux dépister et prévenir les dépressions du post-partum qui touchent 15 à 20% des femmes.

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L’administratif en post-partum

Il ne s’agit plus là à proprement parler de suivi administratif. En revanche, les démarches ne manquent pas et les échéances sont parfois courtes.

La première étape est de déclarer la naissance de votre enfant à l’état civil. La déclaration de naissance doit être faite :

• dans les 5 jours calendaires qui suivent la naissance
• à la mairie du lieu de naissance
• par une personne ayant assisté à l’accouchement.

Elle permet d’établir l’acte de naissance de votre enfant. On vous remettra des copies de l’acte de naissance, ce qui vous aidera ensuite à déclarer sa naissance à d’autres organismes.

Vous devrez déclarer la naissance de votre enfant à l’administration fiscale dans les 60 jours calendaires qui suivent sa naissance. Cela se fait dans votre espace contribuable et sans pièce justificative.

Enfin, vous devrez signaler la naissance de votre enfant à votre CPAM, votre mutuelle si vous en avez une, votre CAF et votre employeur le cas échéant. Grâce à cela, vous pourrez obtenir les prises en charge et les aides financières auxquelles vous avez le droit et vous pourrez ajuster les dates de vos congés de naissance. En effet, suite à l’accouchement, la date de naissance effective remplace la date du terme théorique.

Et la suite ?

Après avoir passé un an ou plus surveillée presqu’autant que le lait sur le feu, quand tout s’arrête, cela fait bizarre. Et pourtant, cela s’arrête et vous poursuivez votre vie normalement (ou presque, puisqu’entre temps, vous avez eu un enfant et la définition de “vie normale” a changé du tout au tout). Après tout cela, vous pourrez avoir envie de vous entendre dire “Ca y est, vous êtes remise.”. Toutefois, cela se passe rarement comme cela.

Sachez donc que le suivi médical rapproché s’arrête après l’examen postnatal et la rééducation le cas échéant. Le médecin qui vous a suivi vous envoie vers la rééducation, il ne peut pas vous dire que vous êtes remise. La personne qui mène votre rééducation ne suit qu’une petite partie de votre santé physique. Elle non plus ne peut donc pas vous dire cela.

Si vous êtes passée par ces étapes, c’est que vous êtes raisonnablement remise. Notamment, vous n’avez plus de contre-indication à pratiquer une activité sportive par exemple. Si vous avez besoin d’une confirmation extérieure, n’hésitez pas à poser la question à la personne qui mène votre rééducation. N’hésitez pas non plus à reprendre rendez-vous avec votre médecin pour en parler le cas échéant.

Félicitations, vous avez porté, mis au monde et accueilli un enfant ! 🙂 Il ne vous reste plus que 20 à 30 ans de travail pour l’aider à devenir un adulte heureux et capable de mener sa propre vie !

A lire si vous êtes jeune parent

Mes sources

Les informations que je présente dans cet article (et dans ma série sur le calendrier de suivi de la grossesse) sont issues essentiellement de :

• la Haute Autorité de Santé et en particulier ses recommandations professionnelles « Suivi et orientation des femmes enceintes en fonction des situations à risque identifiées », mises à jour en mai 2016
• la loi française, en particulier les Codes civil (articles 55 à 59), de la Santé publique (articles R2122-1 à 3, article D6124-35 et articles D6124-91 et 92) et de la Sécurité sociale (articles D532-1 et 2). Le site service-public.fr rend ces contenus plus abordables (pages « Grossesse : examens médicaux » et « Déclaration de naissance »).
• Gestaclic, une aide aux médecins généralistes assurant le suivi des grossesses à bas risque
• mon expérience, pour ce qui concerne les examens / analyses qui sont sur le papier pas obligatoires et en pratique incontournables, pour le meilleur et pour le pire.