Allaitement maternel : avantages et inconvénients

Trop souvent un débat d’idéologies, le choix d’allaiter ou non son enfant est avant tout le choix personnel des futurs parents. Pour des réponses pragmatiques, explorons la question sans a priori : allaitement maternel, quels avantages et inconvénients ?

Recommandation ou dogme de l’allaitement maternel ?

Avant d’aborder pragmatiquement les avantages et inconvénients de l’allaitement maternel, je tiens à revenir sur cette idée que l’allaitement est le meilleur pour l’enfant.

En effet, partir du principe que “l’allaitement est le mieux” interdit toute réflexion et tout choix de votre part. Or, il mérite d’être précisé et contextualisé : qui le dit ? à propos de quoi exactement ?

En France et ailleurs

Ceux qui revendiquent comme “le meilleur pour son enfant” l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois et partiel jusqu’à au moins 2 ans se réfèrent le plus souvent à l’OMS* ou à l’UNICEF**.

Or ces organisations ont pour périmètre de réflexion le monde entier. Ces recommandations sont basées aussi sur des réalités qui sont éloignées des nôtres. La réflexion n’est pas la même quand la question est :

Allaitement maternel ou lait industriel conservé au frais et au sec ?

et

Allaitement maternel ou bouillie de manioc et d’eau de la rivière sous un climat tropical ?

Les bénéfices comparatifs de l’allaitement maternel sont largement revalorisés dans les pays en développement. En France, nourrir son enfant au lait industriel est une alternative tout à fait valable.

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La bonne santé et la vraie vie

Ensuite, si l’OMS énonce un jugement tranché, c’est aussi parce que son périmètre ne concerne que la santé. L’OMS est l’Organisation Mondiale de la Santé, elle énonce donc des recommandations de santé.

Mais les propriétés nutritives du lait maternel et les apports psychologiques de l’allaitement au sein ne sont pas les seuls facteurs de choix. Pour vous, futur ou jeune parent, les enjeux de la vie dont vous tenez compte dépassent la seule santé de votre nouveau-né. Il y a aussi :

• la reprise du travail de la maman et vos horaires,
• votre fatigue,
• votre budget,
• vos envies personnelles et de couple,
• etc.

C’est donc un choix qui vous revient, à vous, futur ou jeune parent. C’est cela aussi, devenir parent : prendre ces décisions, faire ces choix.

Rassuré(e) sur le fait que vous ne serez pas un mauvais parent si vous allaitez votre enfant moins de 2 ans ? L’envie de bien faire – et la culpabilité facile ! – des futurs et jeunes parents est un marché lucratif pour certaines personnes trop peu scrupuleuses.

Accepter que l’on fera de son mieux, mais qu’on ne fera pas parfaitement est pour moi l’un des plus grands secrets de la découverte de la parentalité.

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L’enfer est pavé de bonnes intentions

Je vais ajouter un mot sur cette notion de culpabilité, parce que c’est à mon sens un des pires travers des recommandations bienveillantes poussées à l’extrême.

Prenons l’exemple de l’argument en faveur de l’allaitement qui est qu’il facilite l’établissement du lien mère-enfant. « Facilité par l’allaitement » ne signifie pas « dépendant de l’allaitement ».

Le lien s’établit en grande partie grâce au contact et au temps passé, ce que l’allaitement au sein favorise de fait. Il s’accompagne de production d’ocytocine, une hormone qui favorise le processus d’attachement. De plus, il comporte une dimension psychologique pour la mère qui prolonge la période où c’est sa chair qui nourrit son enfant.

Pour autant, l’allaitement n’est pas un passage obligé pour l’établissement du lien mère-enfant. Les bébés nourris au biberon sont des millions et composent notamment l’essentiel de la génération de nos parents. De toute évidence, le lien se créée aussi dans d’autres conditions !

Dans un moment de vulnérabilité, culpabiliser les mères ou les familles qui ne souhaitent ou ne réussissent pas à allaiter est bien plus nuisible à l’établissement d’un cadre familial sain et serein. Fuyez tout discours qui jouerait sur ces cordes sensibles.

Allaiter ou non, comment choisir alors ?

Les recommandations de santé n’étant qu’un des éléments de l’équation, comment choisir ?

Allaitement maternel, avantages et inconvénients

Cette liste des avantages et inconvénients de l’allaitement maternel devrait vous donner quelques points de repères :

Notre synthèse à nous

Nous, nous avons vécu deux allaitements exclusifs prolongés par l’allaitement mixte, et expérimenté une courte période de tire-allaitement. Dans cette liste des avantages et inconvénients de l’allaitement maternel, j’ai partagé ce que nous avons constaté dans notre quotidien et lors de discussions avec des proches qui traversaient ou ont traversé les mêmes réflexions.

Ce que nous retenons de tout cela, c’est que :

• Le pragmatisme est une excellente ligne de conduite en ce qui concerne le choix de l’alimentation de son bébé.
• Nous apprécions l’allaitement exclusif avec un bébé petit. C’est très pratique et très adapté au rythme de vie de cette période.
• L’allaitement mixte nous a permis d’assouplir la transition lors de la reprise du travail et du début de la garde. Il est également très agréable d’être en allaitement nocturne plutôt qu’au biberon tant que Bébé ne fait pas ses nuits.
• Le tire-allaitement a été supportable parce qu’il était temporaire et avait un objectif précis. Mais c’était une tannée logistique et je ne le ferais pas dans la durée.
• Intégrer le combo lait industriel / biberon dans l’alimentation apporte aussi un soulagement à la mère et femme qui retrouve une certaine indépendance physique vis-à-vis de son bébé après 9 + x (parfois longs) mois.

Et ensuite ?

Si vous avez décidé (de tenter) d’allaiter, il faut savoir que tout naturel qu’il soit, l’allaitement s’apprend. Vos seins produiront du lait tous seuls, mais si vous mettez mal votre enfant au sein, il se nourrira trop peu et/ou vous infligera des crevasses. Alors voici mes meilleurs conseils pratiques pour mettre en place votre allaitement.

A lire sur le rythme de Bébé

Mes sources

*OMS – Page “Recommandations de l’OMS en matière d’alimentation du nourrisson“

**OMS et UNICEF – Page “Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant“, 2003