Taux de beta hCG : quand est-il bon ?
“Je suis enceinte de combien ? Ce taux de beta hCG, c’est bien ?”
Voilà les questions que l’on peut se poser lorsqu’on reçoit le résultat de la prise de sang après un test de grossesse positif. La prise de sang ne peut pas répondre à ces questions, alors voyons ensemble pourquoi et surtout où trouver les réponses !
A quoi correspond le taux de beta hCG ?
La première prise de sang que l’on réalise lorsque l’on apprend ou soupçonne une grossesse permet de la confirmer de manière certaine. Le laboratoire déterminera la concentration de l’hormone β-hCG* dans votre sang. Si la valeur est supérieure à 5 UI/l**, vous êtes enceinte.
Cette hormone est effectivement sécrétée à partir de 6-7 jours de grossesse. Son rôle est de maintenir la grossesse jusqu’à ce que d’autres hormones prennent le relais.
On constate qu’en tout début de grossesse, sa concentration dans le sang double toutes les 48 à 72h pour atteindre un pic vers 6 semaines de grossesse. Ensuite, elle diminue jusque vers 4 mois de grossesse où elle se stabilise à un plateau.
Le site fiv.fr, dont je vous recommande la calculette d’évolution du taux de beta hCG si vous voulez creuser, indique même des temps de doublement plus précis :
- 48 à 72h en dessous de 1200 UI/l,
- 72 à 96h entre 1200 et 6000 UI/l,
- plus de 96h au dessus de 6000 UI/l.
(Ici, leur source n’est pas citée mais je mentionne l’information car le site est plutôt fiable dans mon expérience.)
Notez que la production de β-hCG est très variable d’une femme mais aussi d’une grossesse à l’autre. Et comme les concentrations doublent très vite, la variabilité en est démultipliée. Concrètement ? Le taux en lui-même n’indique pas grand-chose.
De fait, vous verrez que les tableaux de référence indiqués par votre laboratoire sur le compte-rendu d’analyse contiennent des fourchettes très larges.
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Quand suis-je tombée enceinte ?
Comme le taux varie beaucoup d’une femme et d’une grossesse à l’autre, on ne peut pas prédire que tel taux correspond à tel âge (précis) de la grossesse. Prenons un exemple.
Voici le tableau de référence donné par le labo dans lequel j’ai fait confirmer ma première grossesse :
Imaginons que vous venez de faire votre prise de sang et avez un résultat de 200 UI/l. Aucune ambiguïté, vous êtes enceinte. Immédiatement, la question qui vous vient est : ça date de quand ? A regarder ce tableau, vous conclurez entre 1 et 3 semaines de grossesse. Vous n’avez pas une réponse au jour près mais vous savez que c’est le tout début.
Imaginons maintenant que pour x raison, vous ayez fait la prise de sang plus tard et que votre taux soit de 100 000 UI/l. Si le chiffre vous étonne, sachez qu’il n’est pas si improbable. Ayant des cycles irréguliers, j’ai attendu d’être sûre d’avoir un retard pour tester lors de nos essais BB1. Résultat : 87 410 UI/l à la première prise de sang ! Bref, à 100 000 UI/l, le tableau indique que vous êtes enceinte depuis entre 5 et 13 semaines. Ce même taux peut aussi bien indiquer un mois que trois mois de grossesse !
Vous comprenez donc maintenant sans mal pourquoi on n’utilise pas le taux de beta hCG pour dater une grossesse. La date de début de grossesse ne pourra être déterminée que lors de l’échographie de datation. Patience !
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Est-ce que la grossesse se passe bien ?
Prenons un deuxième tableau de référence, il est plus simple que le premier et donc plus facile à lire.
On le voit bien, la fourchette des valeurs valable à chaque âge de la grossesse est très large. A 5 SA, que vous soyez à 300 ou à 3 000 UI/l, vous êtes dans la norme. Pour autant, est-ce que la grossesse évolue bien ?
Pour répondre à cette question, c’est l’évolution (et non la valeur) du taux qui compte. En effet, le taux double normalement toutes les 48 à 72h au tout début.
Avant le pic de beta hCG, si le taux baisse, stagne ou augmente sans doubler dans les délais attendus, c’est que quelque chose ne va pas. Par exemple :
- Une fausse couche est confirmée lorsque le taux baisse.
- Un taux qui stagne peut révéler une fausse couche en train de s’enclencher.
- Un doute sur un potentiel œuf clair pourra être écarté grâce à deux prises de sang successives.
- Une grossesse extra-utérine (GEU) s’accompagne souvent d’un taux en augmentation faible.
Ainsi, refaire une prise de sang quelques jours après permet de confirmer l’évolutivité de la grossesse.
Ce qu’il faut retenir sur le taux de beta hCG
On s’inquiète facilement en début de grossesse. On a peur de la fausse couche ou que le dernier témoignage terrible qu’on a lu sur les réseaux sociaux nous arrive, à nous. Néanmoins, il faut se souvenir qu’on a plus besoin de parler du négatif que du positif (donc on lit plus de témoignages en ce sens) et que les statistiques restent en faveur des grossesses qui se passent bien.
Donc si vous avez fait une prise de sang positive, félicitations ! Il est maintenant temps de rencontrer votre médecin et de parler recos alimentaires, suivi médical et échographie de datation.
Et si vraiment, vous vous inquiétez de confirmer l’évolutivité de la grossesse, attendez 3 jours avant de refaire une prise de sang pour contrôler le taux. Comme d’habitude, parlez de ce résultat avec votre médecin car il sera le mieux placé pour l’interpréter avec vous.
En résumé
L’hormone chorionique gonadotrope (β-hCG)* est une hormone spécifique au début de la grossesse. Son rôle est de maintenir la grossesse en cours, en attendant que d’autres hormones prennent le relais. C’est pour cela qu’en début de grossesse, on teste sa concentration dans l’urine ou le sang pour déterminer si une grossesse est en cours ou non.
Il y a deux raisons pour lesquelles on s’intéresse aux taux de β-hCG en début de grossesse.
D’une part, la présence d’hormone β-hCG dans l’urine ou le sang indique qu’une grossesse est en cours. Lorsqu’on pense que l’on peut être enceinte, c’est le premier indicateur qui permet de le confirmer de façon fiable.
D’autre part, le taux de β-hCG double normalement toutes les 48 à 72h en début de grossesse. Contrôler cette évolution donne une indication sur le fait que la grossesse se poursuit bien ou non. Si le taux baisse, stagne ou augmente sans doubler dans les délais attendus, c’est que quelque chose ne va pas.
NB : il ne faut pas confondre. Les valeurs absolues sont très variables d’une femme et d’une grossesse à l’autre. C’est donc bien l’évolution du taux d’une analyse à l’autre (en non sa valeur à un instant t) qui peut indiquer que la grossesse évolue bien ou mal.
Non. Le compte-rendu d’analyse du laboratoire inclut généralement un tableau de référence du taux à chaque période de la grossesse. Il est donc très tentant de déduire l’âge de la grossesse en fonction de la valeur indiquée.
Mais cela n’est pas possible : les tranches indiquées sont trop larges. Avec un taux à 100 000 UI/l, on peut aussi bien être à 5 que 13 semaines de grossesse. Cela s’explique par le fait que la production de cette hormone est très variable d’une femme et même d’une grossesse à l’autre. Impossible de dater la grossesse de manière fiable grâce au taux de beta hCG.
UI/l** correspond à “Unité Internationale par litre”. C’est une unité de mesure de la concentration d’une substance active dans un litre de liquide. Les Unités Internationales sont définies par l’Organisation Mondiale de la Santé et sont spécifiques à chaque substance.
A lire en début de grossesse
Mes sources
* Pour en savoir plus sur la β-hCG, vous pouvez consulter cette fiche référentiel du laboratoire Eurofins Biomnis qui est très bien expliquée et très complète.
** UI/l : Unité Internationale / litre. Il s’agit d’une unité de mesure de la concentration d’une substance active dans un litre de liquide. Les Unités Internationales sont définies par convention et sont spécifiques à chaque substance. C’est l’Organisation Mondiale de la Santé qui les définit. Source : OMS – page « Providing international biological reference preparations » (page en anglais non traduite)
Bonjour, pour commencer merci pour votre site ! Il donne les infos concrètes, car sur internet entre les sites où les pires histoires sont publiées ou sur ceux qui ne parlent que de joie et de bonheur, on ne sait plus où trop donner de la tête !! Je me permets de poster mes questions : je suis enceinte d’environ un mois et je suis très contente mais je me pose beaucoup de questions (cela faisait plus d’un an qu’on essayait) !! J’ai 39ans et je suis nullipare, suis-je considérée comme à risques car à la limite de la “gériatrie” ? En effet mon stress actuel est de faire une fausse couche. Je suis actuellement à l’étranger pour le travail et ne rentre qu’en septembre en France je ne pourrais dc pas voir ma gynéco avant les 3mois. Me conseillez-vous de faire des analyses de beta HCG toutes les semaines pour suivre la bonne évolution, le temps de rentrer en France ? Ou d’aller voir un gynéco ici même si ce n’est pas lui qui suivra la grossesse par la suite ? Bref chaque jour qui passe je me dis ouais il tient ! Mais je ne peux m’empêcher de me demander si je fais ce qu’il faut et comment augmenter mes probabilités de réussite. Je vous remercie par avance de vos éclaircissements.
Bonsoir Adeline,
Félicitations pour cette grossesse et merci beaucoup pour votre message !
A ma connaissance via mes amies qui ont vécu des (premières) grossesses entre 35 et 40 ans, les grossesses sont considérées comme gériatriques dès 35 ans. Je vois en quelques clics sur Google qu’un flou existe mais a minima en pratique, attendez-vous à y être confrontée à votre retour. L’impact est essentiellement que le suivi est plus rapproché que je ne l’indique globalement sur mon site (car plus de risques sur divers plans qu’une grossesse plus tôt). J’ai creusé les cas les plus fréquents et ne suis pas aussi au clair sur les situations plus spécifiques. Je peux donc rater des éléments importants dans ma réponse à vos questions mais voici quelques pistes.
Tout d’abord, je ne pense pas que répéter les prises de sans pour mesurer les bhCG toutes les semaines soit très utile. En France en principe, on prescrit une pds pour confirmer la grossesse et une seconde uniquement dans les situations qui laissent le doute quant à la bonne évolutivité de la grossesse. Dans votre cas, il me semble que vous pourriez en faire deux et vous estimer bien informée. Un gynéco vous ferait une réponse plus sûre que moi.
Ensuite donc, je pense qu’aller voir un gynéco sur place est une bonne idée. Le système de santé local sera forcément un peu différent mais il y aura aussi des points communs (le degré de ressemblance dépendant d’à quel point vous êtes dans un endroit similaire à la France). Et les résultats des analyses faites sur place seront toujours utiles (et leur existence rassurante) pour le professionnel de santé qui prendra le relais à votre retour. D’ailleurs, n’hésitez pas à jeter un œil aux traductions des termes clé le cas échéant.
Cela me fait penser qu’une téléconsultation avec votre gynécologue historique ou futur en France pourrait être utile pour enclencher tout de suite le suivi tout en tenant compte du fait que vous êtes à l’étranger.
Si ce n’est pas possible, n’hésitez pas à répondre vous-même du mieux possible aux questionnaires de Gestaclic. Ce site universitaire français est pensé comme une aide aux médecins généralistes assurant des suivis de grossesse. Pour autant, il est relativement accessible et devrait vous donner quelques indications également.
Ensuite, deux éléments de réponse quant à faire ce qu’il faut et augmenter ses probabilités de réussite.
Première chose, lâcher prise. J’en parle dans mon article sur les risques de fausse couche mais globalement, il n’y a pas grand-chose à faire pour les éviter. C’est une des choses que la grossesse replace bien dans la vie : il y a des choses avec lesquelles on compose plus qu’on ne les orchestre. Et je dis cela en bonne “control freak” que je suis donc je sais bien combien cela peut être difficile.
Deuxième chose, prendre de l’acide folique et respecter les recommandations alimentaires. Il y a des chances pour que vous ayez commencé l’acide folique au début des essais, continuez jusqu’à vos 3 mois de grossesse par précaution. Si ce n’est pas le cas et sauf contrindication connue, voyez si vous pouvez vous en procurer sur place (au bon dosage). Pour cela, la consultation gynéco peut évidemment aider. Quant aux recommandations alimentaires, j’en fais une synthèse ici ayant vocation à faciliter les multiples décisions alimentaires au quotidien. N’hésitez pas à suivre mes sources, côté HAS et Gestaclic notamment, si vous voulez plus de détails ou des précisions sur certains types d’aliments. Un gynéco vous refera le topo et répondra à vos questions aussi évidemment.
Enfin, si vous connaissez votre date exacte de retour en France en septembre, vous pouvez d’ores et déjà caler un RDV pour une échographie entre 11 SA et 13 SA + 6. Ce moment est assez clé pour le suivi médical de la grossesse en France, notamment parce qu’il permet de :
– dater le plus précisément possible la grossesse
– et de prendre les informations nécessaires au dépistage de la trisomie 21
– ainsi qu’à la déclaration de la grossesse à la CPAM (ce qui évite des complications côté administratif ensuite) avant la fin de la 14ème semaine de grossesse.
Je résume le suivi de grossesse standard au premier trimestre ici, n’hésitez pas à regarder pour savoir quels seraient les attendus si vous étiez en France / quand vous serez rentrée.
J’espère que cela vous aidera un peu à vous faire une première idée de votre côté. Je pense que dans tous les cas dans votre situation, je tenterais en priorité d’avoir une téléconsultation avec un gynéco en France et pertinent pour vous pour ne rien rater.
Bonne fin de soirée, tenez-moi au courant si vous le voulez bien ! 🙂
Mélanie
Bonsoir Mélanie,
Merci pour vos réponses; J’avoue j’étais un peu perdue, pleine de doute mais petite à petit on se fait à l’idée qu’il faut affronter tout ça :D;
Je prends de l’acide folique depuis un an et demi donc à ce niveau c’est bon. J’ai réussi à avoir un rendez-vous à distance, non pas avec ma gynéco (car elle ne le fait pas) mais celle recommandée par ma soeur. Je me dis que déjà j’aborderai mes craintes et prendrai tous ses conseils et si elle me dit de faire une prise de sang et/ou une échographie je la ferai sur place.
Pour le rendez-vous du premier trimestre, je ne connais pas encore mes horaires de travail. Déjà je vais annoncer à peine j’arrive que je pars dans quelques mois en congé mat’ (je pense qu’ils vont faire la gueule !). J’attends de savoir mes disponibilités pour caser un rendez-vous dans les 3 premières semaines de septembre (ce qui correspondrait parfaitement entre la 11e et 13e semaine d’aménorrhées) pour pas direct commencer par être la petite nouvelle qui est déjà chieuse :D.
J’espère que tout va bien se passer, et je vais tenter d’arrêter de stresser !
Si vous le souhaitez je peux vous tenir informé de la suite.
Et encore merci !
Adeline
Bonjour Adeline,
Super, tout ça !
Bon courage pour l’annonce de la grossesse en arrivant dans un nouveau boulot, ce sera l’occasion de voir comment eux réagissent dans cette situation certes casse-pied côté boulot mais où les priorités restent évidentes. 😉 Vous pouvez peut-être aussi trouver un angle où vous vous placez en facilitatrice (“il y a eu un changement de mon côté, je vous en fais part au plus tôt pour anticiper au mieux”, “je connais quelqu’un qui se propose pour me remplacer” si c’est le cas, etc.). Ca permet de montrer que vous comprenez les impacts pour eux et les incitera moins à râler de la situation, plus à se réjouir pour vous.
Arrêter quelque chose (ici, de stresser) est toujours difficile, mais on peut définir un seuil d’informations ou de temps où l’on va se rassurer et faire le nécessaire pour l’atteindre… ce qui permet de commencer à faire descendre le stress tout de suite.
Je serai ravie d’avoir de vos nouvelles si vous avez le temps d’en donner. Tout le meilleur d’ici là !
Mélanie
Bonjour, tout se passait bien jusqu’à quelques jours. J’avais même une place dans la maternité à côté de chez moi. Mais le destin en a décidé autrement et j’ai fait une fausse couche avant-hier. Après une urine “rosée” pour me rassurer, je suis allée aux urgences obstétricales où on m’a annoncé que le cœur s’était arrêté et que je commençais un avortement spontané… Ils m’ont dit de rentrer chez moi et d’attendre. Ce fut très douloureux je ne le souhaite à personne ! (Dans mon top 3) J’ai eu tellement mal que je n’ai pas pû encore me concentrer sur la douleur psychologique qui commence à arriver… Je me dis qu’il n’était pas viable et que c’est le destin mais pff c’est terrible on commençait à se projeter 😢
Bonjour Adeline,
Quelle tristesse de lire ces nouvelles. Tout mon soutien pour encaisser la douleur psychologique après la douleur physique, c’est un deuil à accomplir. Prenez le temps qu’il faut (n’hésitez pas à demander un arrêt si ça vous aide). Je pense bien à vous.
Mélanie