Partir en voiture avec des tout-petits

Les beaux jours reviennent et avec eux, les envies de vadrouille. Mais le roadtrip en amoureux se complexifie lorsque la plage arrière se peuple de mini-humains ! Alors comment préparer, gérer et récupérer de longs trajets en voiture avec nos enfant(s) ? Tour d’horizon de nos meilleurs conseils, testés et éprouvés… parfois dans la douleur !

Un apprentissage sur le tas

L’idée de cet article m’est venue car sur un groupe que je suis, une maman qui préparait un trajet de près de 800 kilomètres demandait récemment des conseils sur comment s’organiser. Et en lui répondant, je me suis rendu compte que nous avions appris pas mal de choses ces deux dernières années sur comment voyager en voiture avec des tout-petits.

Pour nous, l’été rime avec retrouver la famille au Portugal. Après le Covid, un déménagement et la naissance de nos deux p’tits bouts, notre baptême du feu des 1200 bornes en voiture à quatre a eu lieu en 2022. P’tit Gars avait un peu plus de 2 ans et P’tite Nana, 8 mois. Le trajet (particulièrement pourri) a duré 18h. Le retour, 15h. La deuxième année, on s’en est sortis autour de 13h.

Et comme ça ne suffit pas, le reste de la famille est un peu partout en France. Donc on a aussi fait plusieurs trajets de 4 à 7h sur la même période.

Voici donc ce qu’on a appris sur le tas.

Sur la route

Se rapprocher de la destination est la priorité n°1

Notre principe numéro 1 est à la fois évident et contre-intuitif quand on imagine faire de la route avec des tout-petits et le degré de sérénité qu’il faudra préserver pour l’encaisser. Plus vite on est arrivés, moins le trajet aura été long et difficile.

Donc la priorité est à tout moment de se rapprocher de la destination, et d’optimiser le temps de trajet. On passe facilement pour obsédé par les kilomètres à faire mais c’est le meilleur moyen de réduire la pénibilité du trajet pour tout le monde.

Concrètement : si on peut éviter de s’arrêter, on évite. Si on peut temporiser un arrêt, on le temporise. Tout ce qui peut être fait dans la voiture est fait en voiture (y compris les repas, j’y reviens juste après). Et quand on s’arrête, on fait tout ce qu’on peut : passer aux toilettes pour tout le monde, remplir les bouteilles d’eau, faire les achats nécessaires, faire le plein de la voiture même s’il en reste, se dégourdir les jambes, profiter d’une aire de jeux pour enfants.

Et bien sûr en parallèle :

  • On surveille Waze, Maps et/ou la radio. On ajuste vraiment l’itinéraire ou le timing de la prochaine pause si on comprend qu’un passage du trajet le nécessite.
  • On branche toujours le téléphone qui fait GPS sur la voiture pour réduire la déperdition de charge.

On mange dans la voiture

Je l’évoquais à l’instant : prendre les repas dans la voiture. Avec des tout-petits, c’est contre-intuitif mais fonctionne étonnamment bien. Parce que le temps de manger, on a fait 100 bornes de plus, au lieu d’être restés à l’arrêt dans une station service bondée. Au final, sur une journée de route, les enfants ne voient pas tellement la différence entre passer 1h ou 3h hors de la voiture en chemin. Alors que si on arrive à 18h plutôt que 20h, ça change tout dans leur ressenti de la journée : ils ont pu jouer en arrivant chez Mami… ou pas !

Bien sûr, les repas doivent être faciles à manger et donner envie. Vive les tomates cerises et les raisins sans pépins (préalablement coupés en deux pour éviter les explosions de jus en voiture), les bâtonnets de concombre et de fromage, les chips, les petites noix, les mini-saucisses cocktail, les mini-cakes au chorizo. L’objectif est qu’ils mangent avec plaisir ! Et pour le coup, ces formats fonctionnent bien pour le conducteur aussi.

Ces deux dernières années, je suis à chaque fois passée à l’arrière pour faire le service pour tout le monde dans la voiture. Casée entre les deux gros sièges auto avec trois personnes à alimenter (sans me compter), c’était nerveusement intense. Pour la prochaine fois, j’ai très envie de tester l’idée d’une boîte par personne pour simplifier au maximum le service dans la voiture. Affaire à suivre… cet été !

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Les enfants s’occupent eux mêmes

Quand le trajet dure des heures et des heures, il est illusoire de croire que vous aurez l’énergie de faire l’animation en continu. Et si vous tentiez de le faire, vous verriez rapidement que les enfants aussi sont plus nerveux parce qu’ils sont constamment sous votre regard. Forcément, c’est un huis clos !

Donc voici quelques principes qu’on garde en tête :

  • Par défaut, ne pas chercher à occuper les enfants en voiture. D’abord ils s’occupent tous seuls, et on n’intervient que quand ils n’y arrivent plus.
  • Prévoir des “sacs à merveilles” : un chacun, avec des livres, des peluches, des petits jouets avec lesquels ils se racontent des histoires tout seuls, des tablettes à dessin, une boîte à histoires, etc.
  • Les inciter à regarder le paysage : on commente ce qu’on voit de beau, impressionnant, notable. On relève les véhicules étonnants, les châteaux, les montagnes et les tunnels, les changements de végétation et de lumière, etc.
  • Quand ils n’arrivent plus à s’occuper seuls, on intervient avant que la tension ne monte. Le non-conducteur lit une histoire, on chante tous ensemble des chansons qu’ils aiment bien, on joue à trouver ce qu’on voit de telle couleur, on compte les camions, etc.

On économise l’énergie des parents

Dans la même veine, on préserve activement l’énergie des parents. Gérer à la fois la route et l’intérieur de l’habitacle, ça fait beaucoup. Quand c’est non-stop sur une longue période, c’est encore plus rude. Alors quelques idées :

  • On évite les playlists de comptines qui consomment notre énergie nerveuse à vitesse grand V. Et on écoute régulièrement (mais pas en continu) la radio, pour les infos trafic et la musique d’ambiance. Les enfants apprécient aussi, et nous beaucoup plus !
  • On marque les temps de sieste des enfants en couvrant les fenêtres arrière, et en disant que c’est l’heure de dormir, comme à la maison, et qu’on ne répond plus le temps de la sieste. Ça ne suffit pas forcément pour les faire dormir à cause de l’excitation (surtout à l’aller) mais ça viendra avec les années et dans l’immédiat, ça fait un semblant de break pour les parents. En pratique, les enfants finissent souvent par s’endormir à des horaires décalés et ce n’est pas grave. Ils reprendront le rythme à l’arrivée, avec d’autant moins de difficultés qu’ils sont bien calés au quotidien.
  • Le parent passager prend le temps de fermer les yeux dès qu’il en ressent le besoin, même quelques minutes si plus n’est pas permis. Les micro-siestes et autres powernaps sont souvent vantées dans des contextes plus professionnels… mais elles sont au moins aussi utiles dans notre vie de parents !

On soigne le confort de chacun

Le confort dans l’habitacle est beaucoup une affaire de préparatifs. Mais il y a une chose qu’il faut penser à faire quand on monte en voiture : tous les passagers retirent leurs chaussures ! Quand on roule des heures d’affilée, ça change la donne.

Pour le reste, il faut pouvoir ajuster sa température, boire quand on a soif, fermer les yeux quand on a besoin, se moucher / essuyer les petits accidents facilement. Vous voyez un peu venir la checklist des choses à ne pas oublier dans la voiture, n’est-ce pas ?

Effectivement, il y a pas mal de choses à faire avant de partir. Voyons cela !

Avant de partir

Dans ce que j’ai décrit jusqu’ici, certaines choses impliquent d’anticiper et de préparer le départ. Tout ne se passe pas le jour J.

Préparer la route

Premier conseil : passer chez le garagiste un peu avant, pour éviter la panne qui se produit justement sur le chemin. Et anticipez plutôt d’un mois que d’une semaine pour que les changements éventuels aient aussi eu le temps d’être testés dans différentes conditions. La première année, nous avions du changer les pneus avant de partir. Mais après 6 heures de bouchons en plein soleil, les pneus tout neufs étaient en surchauffe et surgonflés. Même en réduisant leur pression, il a fallu arriver à destination en roulant plus lentement que prévu.

Ensuite, pour optimiser le temps de trajet, deux idées :

  • Prendre un badge télépéage pour l’autoroute. On a remarqué qu’on gagnait entre 2 et 10 minutes à chaque péage. Quand on multiplie par le nombre de péages sur la route, ça finit par faire une vraie différence ! (Et si jamais vous vous posez la question, nous avons le badge Ulys option Espagne / Portugal qui, sans surprise, nous convient très bien. Si vous l’envisagez aussi et voulez tester avec des frais réduits, vous pouvez utiliser mon code parrainage que voici : GLPWDCE71P.)
  • Regarder les infos trafic les jours avant et ne pas hésiter à partir une heure plus tôt pour passer avant le flux et réduire le risque d’accident / bouchon devant qui met complètement dedans.

Et pour suivre la route sans stresser en chemin :

  • Charger les téléphones à fond avant le départ.
  • Mettre un câble de recharge dans la voiture pour brancher le téléphone qui fait GPS.
  • Prévoir un support pour le téléphone : non, le passager ne pourra pas le tenir lui-même tout du long. Nous étions partis sans la première année. 18h à tenir le téléphone dans le champ de vision du conducteur… Je vous ai dit que nos conseils avaient parfois été éprouvés dans la douleur ? 😉

Préparer l’intérieur de la voiture

Passer plusieurs heures en famille dans la voiture, c’est y être un peu à l’étroit tout en vivant une journée avec ses différentes phases : repas, siestes, jeux…

Donc dans la voiture, tout doit être aussi pratique que possible. Nous, on pense à :

  • Housser les sièges de la voiture. Avec les enfants dans la voiture tout ce temps, il y aura sûrement des accidents. C’est beaucoup moins stressant si on sait qu’un coup de machine à laver résoudra le problème que si on anticipe une grosse séance de nettoyage ! (Les prix commencent autour de 15€, pour nous, ça vaut le coût !)
  • Prévoir de quoi nettoyer facilement : mouchoirs, essuie-tout, lingettes à l’eau… et quelques sacs poubelle !
  • Préparer le pique-nique : formats faciles à servir et à manger, glaciaire à la bonne taille et facile d’accès, etc. N’oubliez pas de congeler les pains de glace la veille et éventuellement une partie de l’eau que vous emportez.
  • Ranger les affaires nécessaires par moment de vie : les jeux, les affaires pour dormir, le repas dans la glaciaire, les goûters / en-cas, etc.

Enfin, le reste est une question de confort :

  • Mettre de l’eau à portée de main de tous les passagers, enfants compris. Les tasses d’apprentissage type 360° sont clairement nos alliées dans ces occasions !
  • Prévoir du café / soda pour éviter les coups de barre au volant, de préférence en petits contenants pour être faciles à manipuler à cette occasion.
  • Ajuster la température, se protéger de la chaleur, du soleil et du frais du matin et du soir : prévoir les pare-soleil sur les vitres arrière, les lunettes de soleil, un petit pull ou couverture…
  • Dormir confortablement : incliner les sièges auto, mettre de côté les doudous et/ou tétines, prévoir un cale-tête pour le non-conducteur, etc.

Se préparer psychologiquement

Une fois que tous les aspects matériels sont traités, le reste est dans la tête !

Aux enfants, il faut bien penser à annoncer la couleur pour réduire l’excitation : ça va être long, durer toute la journée. On part tôt, on arrive après l’heure de se coucher. Il faudra dormir dans la voiture pour la sieste et le début de la nuit, etc. On en parle plusieurs jours avant et on décrit concrètement la journée. On prévient que ce sera pénible, on donne les consignes… Le tout, plutôt plusieurs fois qu’une.

Côté parents aussi, c’est utile d’anticiper le vécu pour garder la tête froide. Oui, la journée va être galère et longue, on va avoir tendance à stresser s’il y a des ralentissements, etc. Alors on aborde les choses posément, un sujet à la fois et en restant concentrés sur optimiser le temps de trajet autant que possible.

Après la route

On est arrivés ? Fiou ! Faut-il vraiment qu’il y ait encore des choses à faire ? Allez, il n’y a pas grand-chose.

D’abord, s’il y a eu un accident en route, on lave les housses dès que possible. Plus vite c’est fait, mieux c’est. Surtout s’il y a des sorties potentiellement salissantes prévues pendant le séjour. 😉

Ensuite, après une longue route et surtout si c’est la première fois, il y a un risque que les enfants ne veuillent plus reprendre la voiture. La première année, notre P’tite Nana nous a fait savoir, à grands renforts de pleurs, qu’il n’était plus question pour elle d’y remettre les pieds ! On fait donc maintenant attention :

  • le lendemain, d’éviter tout trajet en voiture (c’est pas difficile, nous non plus, on n’a pas envie) ;
  • et les jours d’après, de bien annoncer que les trajets seront courts, pour aller à la plage, l’aire de jeux, le bateau ou toute autre attraction, pour redonner confiance.

Et bien sûr, on annonce le trajet retour plusieurs jours avant. En général, il se passe plus simplement parce que les enfants sont plus fatigués, moins excités et savent mieux à quoi s’attendre. Donc ils sont globalement plus calmes et dorment plus facilement sur la route.

Pour les trajets plus courts (2-6h de route effective)

Je ne peux pas conclure cet article sans évoquer les trajets un peu plus courts, 2 à 6h selon les circonstances. Pour ces trajets-là, l’idéal dans notre expérience est de faire la route dans la soirée.

Nous, nous partons juste après le dîner, quitte à manger un peu plus tôt. On met les enfants en pyjama et on acte qu’on ne mange pas et ne joue pas dans la voiture. Et on les prévient qu’on les mettra directement dans leurs lits en arrivant, qu’on ne jouera / retrouvera la famille ou les amis que le lendemain.

A l’aller, ils ne dormiront pas forcément ni tout de suite, ni bien. Ceci dit, ça vient petit à petit. L’été dernier, P’tit Gars, 3 ans et demi, avait bien compris le programme et s’était endormi tout de suite. P’tite Nana, alors 1 an et 8 mois, n’avait lâché l’affaire que 30 minutes avant l’arrivée. La prochaine fois, ça devrait être mieux !

Rouler en soirée est aussi plus facile en hiver qu’aux beaux jours car il fait nuit. Si c’est une première, c’est donc plus facile à tester pour les fêtes de fin d’année que les vacances d’été.

Quand on arrive à destination, on décharge tout le plus vite possible et on installe les couchages des enfants en priorité. En général, ils émergent un peu dans la voiture, on évite de les solliciter pour qu’ils restent somnolents. Ensuite, on n’a plus qu’à les déposer dans leurs lits, puisqu’ils sont déjà en pyjama.

Le lendemain matin, on les lève un peu plus tard, et après leur sieste de mi-journée, ils ont récupéré.

Pour faire de mieux en mieux

Si vous avez d’autres astuces utiles ou qui sauvent carrément la vie, partagez-la en commentaire ! Nous avons encore quelques années devant nous de longues routes en famille donc on est nous aussi très preneurs des meilleurs conseils.

En plus, nous avons été assez fous pour agrandir la maisonnée avec une petite chienne que nous envisageons d’emmener avec nous pour nos prochaines vacances. Histoire d’augmenter un peu la difficulté du trajet… Souhaitez-nous bonne chance ! 😉

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