Doudou ou pas doudou ? Pourquoi et comment l’introduire
Lorsqu’on devient parent, le « doudou » fait rapidement irruption dans notre quotidien. Entre la crèche qui en réclame un, les interrogations sur le bon moment pour l’introduire et les petits défis logistiques quotidiens qu’il génère, pas toujours facile de s’y retrouver !
Je partage ici les principales réflexions et les meilleures astuces que nous avons collectées au fil des années sur ce fidèle compagnon des petits.
À quoi sert vraiment le doudou ?
Le doudou, c’est une peluche ou un bout de tissu qui est investi par l’enfant et devient ainsi un soutien émotionnel fidèle pour lui. Un petit bout de réconfort physique pour les moments difficiles. Il pourra servir dans les moments de séparation avec les parents, qu’il s’agisse de s’endormir seul ou de passer la journée à la crèche ou l’école. Et aussi pour traverser les moments d’émotion forte : faire redescendre la colère, consoler un chagrin, récupérer un peu d’énergie en fin de journée.
Mais attention : si le doudou peut être précieux, il n’est pas obligatoire. Certains enfants n’en ressentent pas tellement le besoin. D’autres s’y attacheront plus tard, à un moment où l’intérêt d’avoir un doudou sera plus évident. Cela peut venir vers 8-10 mois, au moment de l’angoisse de séparation, ou lors d’un changement important (vacances, début d’une garde, déménagement, etc.) C’est parfaitement normal. Chaque enfant est différent, chaque contexte aussi, alors le rôle du doudou dépend. Il n’y a pas une bonne façon de faire avec le doudou, l’important est que ça fonctionne pour votre enfant.

Comment choisir et faire adopter le doudou ?
Méthode 1 : les parents mènent la danse
Si vous souhaitez proposer un doudou à votre enfant de vous-mêmes, voici comment faire.
Etape 1 : Choisir le doudou
D’abord, choisissez le doudou en fonction de votre famille. Quelles sont vos préférences à vous, parents ? Et quel genre de doudou semblerait convenir à votre enfant ?
Nous, nous avons pensé à :
- La taille : au moins assez grand pour qu’il puisse l’agripper dans sa main, pas plus grand que ce qui lui permet de se caler en câlin pour dormir avec.
- La matière : agréable sans parties dures.
- Le lavage : il doit idéalement passer en machine en entier sans risquer de se détériorer et sécher vite.
- L’esthétique : pas trop genré, rien dont on ait honte si le doudou va à l’école, chez les grands-parents ou chez des copains.
- L’accessibilité / le prix : il ne s’agit pas de prendre un doudou hors de prix ou absolument irremplaçable. Nos doudous ont été trouvés en grande surface ou dans des chaînes de magasins de jouets.
Ensuite, certains enfants aiment tenir le doudou sur leur visage, d’autres le malaxer ou le sucer. Vous pouvez orienter votre choix en fonction des gestes que fait Bébé pour se rassurer et/ou s’endormir.
Etape 2 : Le faire adopter
Une fois le doudou choisi, il faut le faire adopter.
Le premier conseil à suivre, surtout avec un bébé petit (quelques semaines ou mois), c’est de lui donner votre odeur. Dormez avec ou glissez-le sous votre T-shirt pendant une journée. Après avoir passé quelques heures contre votre peau, le doudou sera beaucoup plus susceptible de séduire un tout-petit !
Ensuite, quelques astuces éprouvées :
- Embarquez le doudou pour les moments de câlin. Si vous allaitez, prenez-le pendant les tétées.
- Faites régulièrement « parler » le doudou pour lui donner une personnalité. Les enfants adorent ça ! Avec des enfants un peu plus grands (1-2 ans), vous pouvez même mettre en scène que c’est le doudou qui a besoin de réconfort pour x raison. Votre enfant aura très probablement envie de le câliner et commencera ainsi à investir émotionnellement le doudou.
- De manière générale, intégrez le doudou à la vie quotidienne. Donnez-lui un nom, des rôles dans la journée : faire un câlin pendant le change, regarder l’enfant se mettre en pyjama, “réchauffer” le lit, etc.
Méthode 2 : l’enfant choisit son doudou le moment venu
L’autre approche consiste à laisser son enfant choisir lui-même son doudou. Ce « coup de foudre » peut notamment arriver vers 8-10 mois, au moment où l’angoisse de séparation commence à se manifester. Votre petit peut s’attacher à n’importe quel objet : une peluche bien sûr, mais aussi un petit mouchoir, un coin de couverture… Dans ce cas de figure, choix et adoption du doudou se font d’un coup.
Toutefois, si le choix de votre enfant vous semble peu pratique (trop volumineux ou fragile par exemple), il faudra le réorienter vers une alternative plus adaptée. Comme le doudou doit garder son caractère affectif pour fonctionner, il faut revenir à l’étape “adoption” ci-dessus.
Chez nous, ce sont P’tit Gars et P’tite Nana qui ont choisi leurs doudous au moment où ils en avaient envie, parmi les peluches qui s’étaient accumulées en cadeaux de naissance, d’anniversaire et de Noël. Ils ont chacun opté pour un classique nounours qu’ils pouvaient caler dans leurs bras pour dormir.
Depuis, d’autres ont été introduits, notamment des doudous plus petits pour l’école ou des doudous “de chez Papi et Mamie” pour ne pas les trimballer les mercredi après-midis. Loulou et Nuage restent LES doudous de référence pour dormir à la maison et les emporter en vacances. Mais d’autres prennent le relai pour les siestes quotidiennes en dehors de la maison.
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Gérer les petits défis du quotidien
Que votre enfant ait un doudou ou n’en n’aie pas, cette histoire de doudou pose des petits problèmes à résoudre au quotidien. Je récapitule ici les principaux problèmes qu’on peut rencontrer et des idées de solution qu’on peut leur apporter.
Quand le doudou se fait désirer
Il peut arriver que la crèche (ou l’ass’mat’, ou l’école) demande un doudou alors que votre enfant n’en a pas. Ca a été notre cas pour P’tit Gars à son entrée en crèche à 4 mois. Dans ce cas, vous pouvez utiliser les astuces d’adoption évoquées plus haut. Nous, nous avions noué un lange en gaze de coton que j’avais préalablement porté plusieurs heures en foulard à la maison.
Autre cas de figure, potentiellement plus compliqué : votre enfant n’a pas de doudou… car son doudou, ce sont les seins de sa maman. Nous n’avons pas rencontré ce cas de figure en direct. Mais j’ai lu et entendu beaucoup de témoignages qui s’accordent sur à quel point ça peut devenir pénible ! Dans ce cas, il faut introduire un objet transitionnel qui répond à ses besoins (pensez matière, volume, gestes qu’il aime faire). S’il est encore allaité, prenez le futur doudou pour les tétées et barricadez l’accès à l’autre sein. Expliquez aussi simplement et clairement à votre petiot que les seins-doudous, c’est fini, pourquoi, et ce qu’il peut faire à la place. Selon son âge et l’intensité de son attachement, la transition sera peut-être mouvementée pour Bout’chou (et vous). Reste que la maman est légitime à récupérer son corps et l’enfant reportera son besoin de réassurance sur un objet plus adapté !
Quand le doudou devient (trop) important
Inversement, le doudou peut devenir LA star de la maison… avec son lot de défis ! Voici quelques solutions testées et approuvées.
Etablir des règles claires et régulières
C’est plus difficile de perdre Doudou s’il ne sort pas du lit ou de la maison. Il y a aussi moins de risques qu’il devienne omniprésent s’il est réservé à certains moments : pour dormir et consoler d’une grosse émotion, mais pas pour divertir à table, jouer ou aller aux toilettes par exemple. Réserver Doudou à certains temps et certains lieux est donc une bonne stratégie de prévention des risques.
Avoir plusieurs exemplaires identiques
C’est une option d’assurance tous risques contre le manque d’hygiène, la perte et la casse. Mais attention, les enfants sont malins ! Je ne compte plus les témoignages où :
- l’enfant refuse subitement d’en lâcher un, il devient impossible de les faire tourner au lavage,
- l’enfant reconnaît le modèle qui a le petit défaut unique dans le cou, impossible d’intervertir les exemplaires,
- l’enfant a découvert la cachette secrète du doudou de remplacement et a maintenant… deux doudous au lieu d’un.
La botte secrète n’est donc pas infaillible.
Raconter des histoires
Qu’il s’agisse de passer Doudou à la machine ou de le remplacer parce qu’il a été perdu ou éventré par le chien, mettre une histoire autour de la situation marche très bien.
Un jour que P’tite Nana était émotionnellement très fatiguée, elle a emporté Nuage aux toilettes… Et catastrophe : il est tombé dans la cuvette juste avant la sieste ! Alors Nuage, outré de sa mésaventure, a réclamé un bain immédiat. En même temps, Mouton et Castor se sont rués vers P’tite Nana en lui promettant de lui faire des câlins d’ici que Nuage soit propre à nouveau. Les larmes ont été bien vite séchées et Mouton et Castor serrés bien fort.
Nuage a repris sa place privilégiée 24h plus tard. Mouton et Castor ont gagné des points dans l’estime de P’tite Nana. Et depuis l’évènement… plus personne ne râle pour respecter la règle des doudous qui n’entrent pas dans les WC !
Attitrer les doudous dans une fratrie
P’tit Gars câline les doudous de P’tite Nana et réciproquement. Quand ils y jouent, ils font tous les deux la classe à tous les doudous. Mais Nuage est à P’tite Nana et Loulou à P’tit Gars. Cela clarifie les choses : si les enfants sont en état (émotionnellement, nerveusement) de partager les doudous, ils le font. Sinon, chacun récupère ses doudous et bénéficie du réconfort dont il a besoin. Pas de dispute.

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Pour conclure
Le doudou, c’est avant tout une histoire de confiance et d’amour. Qu’il soit choisi par vous ou par votre enfant, qu’il arrive tôt ou tard dans sa vie, l’essentiel est qu’il remplisse son rôle : l’accompagner dans ses découvertes et ses émotions.
Et pour cela, il n’y a pas de règle absolue, seulement ce qui fonctionne pour chaque famille !
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En bref
On peut commencer à proposer un doudou dès les premières semaines. Mais attendez que Bébé sache bien se mouvoir tout seul (et dégager ses voies respiratoires le cas échéant) avant de le laisser dans le lit. Et pas d’inquiétude si votre petit ne s’y intéresse pas tout de suite. Beaucoup ne s’attachent à un doudou que plus tard, lorsqu’un besoin d’accompagnement particulier se fait sentir.
La règle d’or, c’est d’attendre que bébé soit assez fort pour bouger et dégager son visage tout seul, généralement vers 6-8 mois. En attendant, profitez des moments d’éveil pour créer des liens avec le doudou !
On craque volontiers pour les grosses peluches toutes douces. Mais d’expérience, il vaut mieux privilégier un doudou de taille moyenne, facile à attraper et à laver. Le petit plus qui fait la différence : gardez-le près de vous quelques jours pour qu’il prenne votre odeur.
Tout se joue dans intégrer le doudou dans la vie quotidienne : lui donner l’odeur de la maison et des parents, l’associer aux moments de câlins, lui faire prendre la parole dans des petits jeux de rôle.
Certains enfants n’ont pas besoin de doudou, ou pas maintenant, et c’est parfaitement normal. Ne forcez pas, il sera toujours temps d’en proposer un plus tard si vous sentez le besoin arriver.
C’est plus rare de perdre Doudou si on limite ses déplacements… Mais si le mal est fait et vous n’avez pas pris l’option du doudou identique de remplacement, racontez une histoire qui justifie la perte et proposez un doudou de substitution, qui peut même faire partie de l’histoire du doudou perdu.
Raconter l’histoire de Doudou qui a besoin de prendre son bain sauve des crises ! D’autres doudous peuvent se porter volontaires pour tenir compagnie à l’enfant le temps que Doudou revienne, tout propre, tout sec, et tout doux.
Oui ! Avoir le doudou fétiche en double ou en triple peut vous sauver de grandes crises si votre enfant y est très attaché. C’est aussi possible d’avoir plusieurs doudous différents, dont certains auxquels l’enfant est moins attaché mais qui peuvent prendre le relai d’un doudou égaré ou au lavage.
A mesure que l’enfant grandit, il se détache progressivement (ou pas) de son/ ses doudou(s). Si un élément de contexte (entrée à l’école, perte…) impose que l’enfant s’en détache un peu plus vite que ce qu’il aurait fait autrement, mettre la situation en histoire (”Doudou n’a pas le droit d’aller à l’école, il va garder ton lit pendant la journée, tu le retrouveras ce soir”) et féliciter votre enfant quand il gère bien la séparation devraient rapidement vous mener à bon port.
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