Comment gérer le stress pendant la grossesse ?
Pendant la grossesse, on entend souvent qu’il ne faut pas stresser, car “ce n’est pas bon pour le bébé”.
Mais la vie, avec ses hauts et ses bas, ne s’arrête pas parce qu’on est enceinte. Il peut y avoir des urgences au boulot, des mauvaises nouvelles dans la famille ou même simplement un déménagement ou un changement de voiture et tout ça fait beaucoup d’un coup.
Sans compter que la grossesse porte avec elle son lot de raisons de s’inquiéter. Parce qu’attendre et bientôt accueillir un enfant est un grand enjeu. Ou parce qu’on passe son temps avec des professionnels de santé et à découvrir des sujets auxquels on n’avait jamais pensé jusqu’ici.
Bref, on peut être sacrément stressé pendant la grossesse. Alors comment faire pour gérer ces inquiétudes envahissantes ? Grands principes et petites astuces pour vivre une grossesse sans (trop de) stress.

Identifier la source du stress
Si la grossesse vous cause du stress, la première étape est d’identifier son origine. Impossible de choisir et appliquer les bonnes solutions si vous ne connaissez pas la source du problème.
Si c’est flou, posez-vous quelques questions pour vous aider à cerner le problème :
- à quels moments est-ce que je stresse ?
- à quoi je reconnais que je suis stressé(e) ?
- ai-je des pensées récurrentes et/ou envahissantes ?
Dans cet article, je vais surtout me concentrer sur le cas où c’est la grossesse elle-même qui vous stresse. Vous surréagissez à chaque information médicale ou éducative et vous inquiétez de ne pas faire ce qu’il faut.
Assurer les bases
C’est un bon conseil à tout moment…
C’est peut-être le conseil le plus galvaudé qu’on peut donner à une femme enceinte : “prends soin de toi”. Personnellement, j’ai un peu de mal avec le côté gnan-gnan de ce conseil car comme je le disais en introduction, pendant qu’on attend un enfant, la vie continue.
Je le reformule donc avec un ton et un état d’esprit qui me parlent plus : “assurez les bases”. Bien manger, bien dormir, maintenir une activité physique raisonnable, faire des activités qui nous ressourcent.
Pourquoi est-ce que c’est important ? Parce que régénérer votre énergie est crucial à tout moment de la vie. Vous n’irez pas bien loin en écourtant vos nuits, en multipliant les abus ou en vous privant de moments de loisirs avec vos proches ou en solo.
Notre énergie, c’est notre moteur. Sans moteur, il ne se passe plus rien. C’est vrai indépendamment de la grossesse.
NB : si c’est précisément le fait de bien manger… tout en respectant les recommandations alimentaires pour femmes enceintes qui vous stresse, j’ai pile ce qu’il vous faut pour alléger votre charge mentale sur le sujet.
… et encore plus pendant une grossesse
Et une grossesse, c’est éprouvant physiquement, émotionnellement et intellectuellement.
Physiquement, parce que notre physiologie s’adapte énormément pour accueillir une grossesse. On compare parfois la grossesse à un marathon et après avoir creusé toutes les modifications par lesquelles on passe, je ne trouve pas la comparaison démesurée.
Emotionnellement, parce qu’attendre un enfant nous confronte à des réflexions et émotions intenses, revisite notre rapport à la douleur, à la mort, aux générations précédentes, à notre famille, à nos aspirations, etc.
Intellectuellement, parce que, n’en déplaise à ceux qui voudraient faire passer les femmes enceintes pour de douces écervelées, les futurs parents doivent s’approprier une quantité d’informations incroyable en quelques mois. S’il y avait un examen ou un concours à la clé, plus personne n’en douterait, mais il n’y en a pas, donc c’est bien plus facile de négliger cet aspect de la grossesse.
Donc pendant la grossesse, prenez soin de vous, c’est fondamental.
Spoiler alert : ce sera encore plus nécessaire (et encore plus difficile) une fois que Bébé sera arrivé.
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Bien s’entourer
Ce conseil-là aussi est vrai en tout temps. Aucun intérêt de s’entourer de personnes toxiques dans votre vie, même si vous n’attendez pas d’enfant, n’est-ce pas ?
Mais lorsqu’on attend un enfant, on s’entoure mécaniquement de nouvelles personnes. Et ces nouvelles personnes, il faut bien les choisir.
Choisir les pros de santé
Je pense en particulier aux professionnels de santé qui vont vous suivre. N’hésitez pas à rencontrer d’autres gynécologues / sages-femmes / médecins généralistes si vous ne savez pas d’office qui vous suivra ou si votre médecin généraliste ne fait pas l’affaire. En cours de suivi, si vous vous rendez compte que les échanges avec telle personne sont anxiogènes pour vous, sentez-vous libre de trouver quelqu’un d’autre.
De même, prenez le temps de rencontrer le personnel de la maternité où vous accoucherez. En dehors d’un accouchement accompagné à domicile ou du recours au plateau technique, il est rare de savoir à l’avance qui sera dans la salle avec vous le jour J. Néanmoins, rencontrer le personnel vous donnera un feeling de l’ambiance à la maternité.
Et si vous êtes dans une région où vous avez plusieurs options, donnez-vous le choix de votre maternité pour vous mettre dans un contexte qui vous correspond.
Revisiter ses liens avec les proches
Nos proches, eux, sont une donnée acquise… ou pas tant que ça. L’annonce d’une grossesse impacte les gens à qui on l’annonce et retravaille les liens avec ces personnes. Votre grossesse peut raviver des souvenirs forts ou activer des espoirs ou des craintes tenus (plus ou moins) secrets. On parle beaucoup des conseils non sollicités. Ils sont indubitablement un signe que votre grossesse ne laisse pas indifférent.
L’arrivée d’un premier enfant marque un tournant dans la vie et entraîne des changements dans le rythme du quotidien. Vous vous rapprocherez de certains, vous éloignerez d’autres personnes. Et cela continuera d’évoluer à mesure que vous aurez d’autres enfants ou pas et que ces enfants grandiront.
Anticiper que tout cela va se passer permet d’être plus serein vis-à-vis de ces changements mais aussi de les orienter. Si vous savez que maintenir tel ou tel aspect de votre vie sociale sera difficile, vous pouvez mieux imaginer de nouvelles options en remplacement.
Choisir qui l’on lit / écoute
Je vais revenir après sur l’importance de choisir ses sources pour bien s’informer, c’est aussi important pour des lectures ou écoutes plus légères. Lorsqu’on attend un enfant et qu’on se pose des questions qu’on ne s’était jamais posées jusque là, on découvre tout un monde de ressources insoupçonnées. Des médias, auteurs, influenceuses, professionnels, associations, etc. proposent une multitude de contenus.
Et comme on découvre le sujet, c’est parfois difficile de faire le tri dans ce que l’on lit. Il faut alors faire attention de :
- ne pas prendre pour argent comptant les premières idées que l’on découvre. Cela s’appelle le biais d’ancrage : on croit plus volontiers notre première impression que les suivantes.
- ne pas laisser celui que vous lisez / écoutez jouer sur vos cordes sensibles. Si vous sentez que le contenu résonne fort en vous, demandez-vous pourquoi et si c’est une bonne raison.
- rester connecté à votre bon sens. Si vous devenez parent(s), il y a de bonnes chances que vous soyez un adulte mûrement constitué. En l’absence de toute information et de tout conseil extérieur, vous ferez sûrement 80% de choses bien et 20% de ratés. Ne sous-estimez pas votre bon sens pour faire ce qu’il faut simplement parce que vous êtes un adulte plutôt bienveillant et équilibré.
- prendre le temps d’explorer les sujets qui sont utiles pour vous. Si certains sujets méritent pour vous d’être creusés, alors faites le bien. Prenez le temps d’explorer, d’écouter des discours divergeants, de mûrir les réflexions. Simplement pour ne pas arriver à des conclusions hâtives qui vous emmèneront ensuite dans une direction qui n’est pas la vôtre pour les prochains mois.
S’informer auprès de sources fiables
Si un sujet en particulier vous stresse, ou même si tous les sujets qui émaillent un suivi de grossesse vous stressent, il n’y a probablement rien à faire de mieux que de vous renseigner à ce sujet. Bien sûr, je ne parle pas d’une recherche hâtive. Votre navigateur ne pourra que vous remonter quelques articles et témoignages angoissants, parfois photos à l’appui. Ce serait contre-productif, vous le savez bien.
Je parle de véritables recherches, qui passent par poser des questions aux professionnels de santé qui vous suivent (d’où l’intérêt de bien les choisir 😉 ), creuser les faits, confronter les discours divergents le cas échéant et identifier des sources à même de répondre à vos interrogations la prochaine fois que vous en aurez, sur un autre sujet.
Pour nous, c’est cette idée-là qui a été la plus utile. J’abordais ma première grossesse très sereinement avec un narratif familial très rassurant. Et le suivi médical de grossesse a été assez pénible en émaillant ces neuf mois de moments de stress intense. Les pires pour moi ont probablement été le dépistage de la trisomie 21 et le test du diabète gestationnel. Mais chaque étape, dépistage ou examen résonne différemment en fonction du vécu de chacun.
Creuser les fondements médicaux de ces points de passage, comprendre les tenants et les aboutissants des tests qu’on me demandait de réaliser, lire les études et les raisonnements des instances à l’origine de l’établissement de ces processus a été clé pour remettre ce stress au bon niveau… à savoir faible puisqu’il s’agissait d’une grossesse sans complication. La deuxième grossesse aussi s’est bien passée. Et puisque nous savions à quoi il fallait s’attendre, nous étions beaucoup moins facilement stressés.

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Dépasser la peur
La dernière astuce que j’aimerais vous livrer est une technique pour mettre en pratique la formule de “dépasser ses peurs”.
C’est un exercice de psychologue. Si quelque chose vous fait peur, confrontez-vous-y en vous posant la question “et si ça arrive, qu’est-ce qu’il se passe ?”. Et si la réponse vous fait peur aussi, reposez-vous la même question, jusqu’à arriver à une situation où vous n’avez plus peur.
Prenons un exemple
L’exercice semble un peu absurde et fait même presque un peu peur en lui-même ! Alors essayons sur une peur simple.
Par exemple, j’ai peur des araignées et de beaucoup de petites bêtes qui volent vite. En fait, c’est leurs mouvements difficilement prévisibles qui me font peur. C’est absurde, je sais bien. Mais la peur que je ressens, elle, est bien réelle (notez que ça va mieux avec le temps, et que cet exercice n’y est pas pour rien).
Donc…
- Si je vois une araignée au plafond, j’ai peur qu’elle me tombe dessus.
- Et si ça arrivait, qu’est-ce qui se passerait ?
- Par peur, je sauterais sûrement au plafond, mais très concrètement, j’essaierais de l’envoyer valser.
- Et si ça ne marchait pas, il se passerait quoi ?
- J’imagine que l’araignée finirait par se laisser tomber d’elle-même. Objectivement, elle a plus peur que moi de toute façon. Au pire, je la sentirais peut-être marcher sur mon cou, mon bras ou ma main. (Brrr)
- Et il se passerait quoi ?
- Rien. Au pire, elle me piquerait peut-être.
- Et il se passerait quoi ?
- Rien dont j’ai peur pour le coup : j’aurais une piqûre d’araignée quelques jours, ça fait un peu mal mais rien de plus.
Voilà, donc j’ai cette peur irrationnelle de toucher / être touchée par une araignée. Mais si ça arrivait, il n’y aurait aucune conséquence dont j’ai peur. En pratique, j’ai constaté qu’après avoir fait cet exercice, je peux m’approcher beaucoup plus près d’une araignée avant de commencer à sentir la peur monter.
Se projeter
Cela fonctionne pareil pour des peurs plus complexes / fortes / légitimes. L’exercice oblige à se projeter dans la situation. Et comme on est en sécurité au moment de le faire, on peut neutraliser l’émotion et identifier les conséquences logiques de la situation et des solutions pragmatiques.
Si vous avez peur d’avoir une fille ou un garçon, de l’accouchement, de l’aiguille de la péridurale, de découvrir une anomalie à la prochaine échographie, d’être alitée pour menace d’accouchement prématuré… Essayez ce petit exercice.
Il vous permettra déjà de circonscrire votre peur. Comprendre exactement ce qui vous fait peur dans ce que vous évoquez cela la réduit déjà. Et bien sûr, ça permet ensuite de travailler dessus.
Ensuite, il vous permettra de dépasser votre peur en vous projetant dans la situation où ce qui vous fait peur s’est réalisé… et que vous êtes toujours là. Il y a encore des solutions, vous êtes plus résilient que vous ne le croyiez.
Ce qu’il faut en retenir
Aussi stressante que la période de la grossesse puisse être, pour des raisons liées à la grossesse ou extérieures à elle, il y a des solutions pour mieux gérer ses inquiétudes.
Prenez soin de vous et entourez vous de personnes soutenantes pour créer un contexte qui vous est favorable. Ensuite, identifiez ce qui vous fait vraiment peur, confrontez-vous-y et informez-vous de ce qui vous inquiète pour circonscrire et traiter véritablement ce qui vous angoisse. Pendant la grossesse comme le reste du temps, vous avez le droit de vivre votre vie sereinement.
Et vous, quelles sont vos meilleures astuces de gestion du stress pendant la grossesse ?
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